Nous reproduisons sans cesse les erreurs du passé. Dans cette période où la menace de la troisième guerre mondiale est sans cesse hissée dans les médias, il est urgent de se rappeler ce qui s’est produit par le passé et comment certains actes pourtant anodins peuvent parfois avoir des conséquences considérablement néfastes. L’artiste cherche, à travers cette installation, à établir un lien entre passé et présent. Le jeu de miroirs et les dessins de Victor Lundy se répondent et mettent en abyme le specta(c)teur afin de raviver sa mémoire et de mettre en exergue que le présent et le passé sont liés.
Victor Lundy a rejoint l’Army Special Training Program (Programme militaire américain d’entraînement spécial) en 1944, à 21 ans. Ce programme proposait aux élèves de certaines universités américaines de poursuivre leurs formations au sein de l’armée dans des domaine spécifiques tels que l’ingénierie, les langues étrangères ou la médecine. En tant qu’étudiant en architecture, Victor Lundy espérait participer au programme de reconstruction de l’Europe à la fin du conflit. Mais suite au débarquement de Normandie, Victor Lundy fut mobilisé dans l’infanterie et envoyé sur le front français. Il emporta deux douzaines de petits carnets dans lesquels il dessina son quotidien : les marches forcées, les temps de repos, les villages français, les soldats blessés, les morts. Aujourd’hui Victor Lundy a fait don de huit de ces carnets contenant un total de 158 croquis au crayon à la Bibliothèque du Congrès.